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Victime de punaises de lit, Mme T vous raconte son expérience sans détour

Merci à Mme. T. qui a bien voulu partager son expérience avec les punaises de lit en prenant le temps d’écrire cet article et de documenter cette mésaventure en photos. Voici le texte qu’elle a écrit, sans aucune modification. DogScan et Mme. T espèrent que ce témoignage apportera de l’aide et du réconfort à toutes les victimes de punaises de lit: vous n’êtes pas seules! 

« J’ai 29 ans et habite une ville française moyenne qui ne semble pas être touchée plus que ça par les punaises. Pendant 7 mois, j’ai lutté physiquement et surtout psychologiquement contre ces petites bêtes que je n’ai jamais vues. C’est peut-être ça le plus difficile finalement, la lutte contre un ennemi quasi invisible (enfin, si vous êtes vraiment infesté vous aurez des signes. Julie de Dogscan vous l’expliquerait très bien). Ces punaises ont sucé mon sang (pas beaucoup je pense car l’infestation chez moi était très certainement minime), mais surtout mon énergie et mon compte en banque. Rocky et Julie, sa maîtresse, ont été d’un grand secours et réconfort pour moi. Avec le recul, j’aurais certainement pu ne faire appel qu’à eux et me serais évité bien des désagréments. Cette période a été difficile, mais je m’en suis sortie. On peut toujours se sortir de toute situation compliquée. Je vous raconte mon histoire.

Il y a donc 7 mois, j’ai séjourné quelques jours à Barcelone. L’auberge était plutôt miteuse, mais l’ambiance et les propriétaires sympathiques. Pas de quoi s’alerter donc, de prime abord. Et puis, rapidement, la nuit, je me suis fait piquer. Ne connaissant pas les punaises de lit, j’ai pensé à des moustiques. De sacrés moustiques alors ! Cela me réveillait, je n’en dormais quasiment plus et j’avais de gros boutons bien alignés. L’infestation était surement très avancée car je me rappelle avoir vu des tâches de sang dans mes draps. De plus, les bêtes devaient être sacrément en forme car leurs piqûres m’ont grattée pendant près de 6 mois. Mais, pourquoi s’inquiéter à Barcelone ? J’étais en vacances, il faisait beau, je profitais, j’étais persuadée que ce qui me dérangeait à Barcelone (sans savoir vraiment ce que c’était), resterait à Barcelone. C’était logique pour moi, mais un peu inconscient. Si j’avais su ce qui se tramait, mon sac ne serait pas revenu s’installer aussi impunément sous mon lit.

Car une semaine après mon retour en France, voilà que je me réveille en me grattant le pied. Impossible de m’arrêter ! Dans mon souvenir, je me gratte pendant des heures. Ce n’est pas le même genre de boutons que ceux que j’ai eus à Barcelone. Celui-là est très petit et isolé, mais je n’ai pas de doute. C’est la même chose qui m’a piquée chez moi et en vacances, c’est cette sensation douloureuse que même les grattages ne peuvent limiter. S’en suit une nuit blanche à regarder sur internet ce qui peut en être la cause (ce ne sera pas l’unique nuit blanche liée aux punaises, loin de là). Je tombe finalement assez rapidement sur le diagnostic. Ce sont les éléments vus et ressentis à Barcelone qui me mettent sur la voie : les boutons en ligne, le sang sur les draps, les réveils nocturnes à se gratter sans pour autant voir de bestioles…

A ce moment-là, c’est un peu la panique. A lire et relire sur internet les expériences effrayantes et la lourdeur des protocoles à mettre en place pour s’en débarrasser, je reconnais m’être sentie bien seule et désemparée. De plus, je suis en colocation et je redoutais fortement une rapide infestation dans le reste des pièces. Ma plus grande crainte était que les autres pâtissent également de ce que j’avais ramené par méconnaissance et insouciance.

La période qui a suivi a été très compliquée : j’avais la certitude de m’être fait piquer par au moins une punaise chez moi, mais je n’avais aucune preuve matérielle à montrer à mon entourage ou à un professionnel (excréments, bêtes, mues, tâches de sang ou même boutons alignés). J’ai souvent entendu alors : « les punaises sont dans ta tête », mais ça me grattait et il me semblait voir des boutons. J’ai fait subir une pression psychologique énorme à ma coloc en lui montrant quasiment tous les jours pendant des mois ce que je pensais être de nouveaux boutons. Si j’étais bel et bien certaine que la première petite piqûre à mon retour chez moi était due à une punaise, je n’ai jamais su si le reste des démangeaisons et boutons que j’ai eus par la suite étaient de véritables signes de présence de punaises ou simplement des réactions psychosomatiques. Je ne sortais plus beaucoup, je dormais très mal et me grattais constamment.

Au bout d’un moment à attendre et à ne rien trouver de véritablement significatif à montrer, j’ai quand même tenté plusieurs choses seule :

  • j’ai mis en sac et ai lavé une partie de mes habits,

  • j’ai bombardé à plusieurs reprises mon lit et mes plinthes de différentes bombes d’insecticides (une grossière erreur),

  • j’ai saupoudré une grande partie de ma pièce de terre de diatomée (je crois qu’en tout j’en ai acheté 5 ou 6 pots),

  • j’ai appliqué du gros scotch double face sur les murs et les plinthes à certains endroits que je pensais stratégiques (non seulement cela a été complétement inutile mais en plus cela a abîmé les murs)…

J’avais l’impression avec tout ça que ça allait mieux, je me grattais moins. Et puis, à l’ouverture de mes quelques sacs plastiques de vêtements lavés à 60°C, ça a recommencé à me gratter. Je pense que c’était avec le recul purement psychologique puisque cette température vient à bout des punaises. Ce n’était pas dans ces habits-là. Les insectes devaient donc être ailleurs dans la pièce. Je n’avais pas été suffisamment méthodique et n’avais pas vraiment fait les choses comme il le fallait.

La punaise de lit est difficile à débusquer. Je rappelle, pour ma part, que je n’en ai jamais vu dans ma chambre. Je me suis donc acheté « un matériel de survie » constitué d’une loupe, d’un microscope de poche et d’une petite lampe torche. Je le gardais en permanence sur ma table de nuit pour me rassurer. Je conseille fortement l’achat d’un petit microscope (en bas de la photo). Cela m’a largement aidée à me rendre compte que tout ce que je prenais pour punaise n’était en fait que résidus de tissu.

outil pour voir punaises de lit

Et puis, au bout d’un moment, j’en ai eu marre de cette incertitude. J’en ai eu assez de craindre le moindre déplacement à l’extérieur de chez moi. Je n’en pouvais plus de faire supporter ça à mon entourage tout en continuant d’entendre que les punaises étaient dans ma tête. Je ne me crois pas folle. Je voulais le prouver. Est-ce que je me grattais toujours pour de bonnes raisons ? Est-ce que ce que j’avais fait avait vraiment été utile ? Pourquoi n’avais-je malgré mon matériel jamais croisé la moindre punaise ?

J’ai donc fait appel à Dogscan trois à quatre mois après mon retour de vacances. Rocky est venu renifler l’intégralité de mon appartement de 65 m². Il y avait une bonne et une mauvaise nouvelle : j’avais des punaises dans trois zones de ma chambre, mais rien dans le reste de l’appartement. Ce fut dur à entendre, mais j’avais enfin la certitude que je n’étais pas folle et surtout, au vu de la faible étendue de l’infestation, je pouvais m’en sortir seule à condition de faire méthodiquement ce que Julie m’indiquait. Julie est très professionnelle et rassurante. Elle m’a clairement expliqué le protocole à mettre en place : passer mes vêtements en machine à 60° (et mieux, compléter par un cycle au sèche-linge) ou au congélateur pendant 3 jours (pour ma part je les y mettais 4, au cas où), mettre au congélateur tous mes objets (pour moi c’était notamment des livres) et puis passer au nettoyeur vapeur l’ensemble de la pièce (les punaises détestent le chaud).

Afin de supporter ça plus facilement et d’accepter de recommencer à vivre un certain temps dans des sacs, j’ai essayé de rendre ça un peu plus « fun » :

  • J’ai écrit toutes les étapes du traitement sur une feuille (exemple : commencer par les habits, puis les objets, puis le lit, les plinthes, etc.).

  • J’ai aussi rédigé une sorte de table de commandements afin que cela se termine vite et que l’infestation ne s’étende pas (exemple : ne rien ramener de nouveau dans ma chambre, ne rien en sortir à moins de le mettre dans un sac, etc.).

  • J’ai fait un code couleur à l’aide de gommettes que je collais sur mes sacs de vêtements afin de savoir où j’en étais. J’ai une petite chambre, mais beaucoup d’habits. Tout ne pouvait se laver ou se mettre dans mon tout petit congélateur en une fois. Cela a pris beaucoup de temps.

  • J’écrivais aussi ce que mes sacs contenaient avec de petites étiquettes.

  • J’ai pris des photos des différentes étapes de nettoyage en me disant que je serais contente, une fois cette épreuve terminée, de me rappeler de tout cette « merde » et que j’avais été capable d’en venir à bout.

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 Tout ça peut paraître un peu absurde, mais je vous jure que ça m’a permis d’être très méthodique et de rendre la situation moins invivable et moins irrationnelle.

 La chose la plus insupportable a été de devoir continuer à dormir dans mon lit. En effet, la punaise de lit est un insecte fainéant. Elle se déplace peu si elle dispose à proximité d’elle d’une source de nourriture régulière. Afin de ne pas étendre les dégâts, il fallait donc que je continue le plus possible à dormir dans mon lit. C’est dur d’aller se coucher en sachant qu’on constitue une sorte d’appât. Je me disais souvent que j’étais un garde manger. Quand cela n’allait vraiment pas, pour me faire sourire à nouveau, je leur disais « à table » avant de m’endormir.

J’ai laissé passer quelques temps. Pendant environ trois semaines, cela ne m’a plus gratté. Puis, les démangeaisons ont recommencé. Avec le recul, je pense encore une fois que cela devait être purement psychologique et que le traitement de choc que j’avais méthodiquement appliqué dans ma chambre avait dû être efficace. Ma chambre était complètement épurée de meubles et bibelots et je dormais dans un sac de couchage à cette période (certainement une très mauvaise idée car cela devait amplifier mes sensations de démangeaison). Bref, je pense que c’est à partir de là que je suis tombée dans une sorte de psychose. J’aurais dû faire intervenir Rocky une seconde fois à ce moment.

Mais, j’ai fait appel à un professionnel de la désinsectisation. Son constat était clair : lors de ses deux passages, au cours desquels il a appliqué le traitement adéquat, il n’a détecté aucune trace de punaises. Même si par moment cela allait mieux et cela me grattait moins, je suis restée encore trois mois après le dernier passage du désinsectiseur dans cette folie, ne voulant absolument pas ouvrir mes sacs. J’étais persuadée que tout ce que j’avais fait n’avait servi à rien. Pour moi, les punaises n’avaient pas été dans ma tête la première fois, avant le passage de Rocky, pourquoi l’auraient-elles été davantage à ce stade alors que je continuais à me gratter ? Selon moi, elles étaient revenues. Pourtant, mon entourage et les professionnels (ma dermato, mon médecin, le désinsectiseur) m’affirmaient bien que je n’avais plus de punaises.

J’ai donc fait intervenir Julie et son chien une deuxième fois, trois mois après le désinsectiseur. Constat brutal et libérateur : « vous n’avez plus de punaises », des sentiments mêlés de joie, d’euphorie, d’épuisement, de prise de conscience de sa « folie ». La première chose que j’ai faite : arracher tous mes sacs et étaler leur contenu par terre. Je n’avais pas eu d’habits à trainer dans ma chambre depuis des mois et des mois.

Cela me prendra certainement du temps à me remettre de tout ça. Je ne dors toujours pas tout à fait normalement et me réveille souvent, mais cela va quand même beaucoup mieux. Il me semble que l’impact majeur de la punaise sur moi aura été psychologique. Malgré tout ce que j’ai pu faire méthodiquement et en ayant peut-être même éradiqué la punaise de mon appartement avant le passage du désinsectiseur, celle-ci aura continué longtemps encore après à me sucer non plus le sang mais le cerveau. Il m’est aujourd’hui impossible de compter le nombre d’heures de sommeil manquantes. En revanche, il me manque 1 500 euros dans mon portefeuille. En évitant les erreurs que j’ai commises, vous pourriez largement réduire cette somme.

Dans tous les cas, je ne pense pas que cela puisse m’arriver de nouveau, sauf à ce que cela soit amené par un tiers. Si jamais c’était le cas, je n’hésiterais pas une seconde à faire intervenir Julie et Rocky à nouveau. Je les remercie tous les deux vivement car ils ont vraiment été formidables les deux fois où ils sont venus chez moi. Je remercie aussi énormément ma colocataire qui a été la meilleure et la plus tolérante des coloc pendant cette période car elle aussi a beaucoup supporté. »

Mme. T.