Dogscan est apparu dans beaucoup de médias. Ici Julie Gaultier, spécialiste de la détection canine de punaise de lits avec son chien Rocky est interviewé par le figaro. Elle explique la problématique des punaises de lits et comment Rocky arrive grâce à son odorat super développé à les détecter dans leurs quasi-totalités à chaque fois.

 

Les punaises de lit, nouveaux envahisseurs

Marielle Court – Le Figaro 11/05/2012

Tabous car faussement associés à un problème d’hygiène, ces insectes prolifèrent alors qu’il existe des moyens de lutte.

Delphine se souviendra toute sa vie de ces petits matins où elle se réveillait couverte de boutons sans savoir quelle en était la cause. On était à New York au milieu des années 1990. La jeune fille, qui habitait Manhattan, s’enfuira de la ville horrifiée par ce qu’elle venait de découvrir: les punaises de lit.

«Aujourd’hui, le fléau est mondial», souligne Pascal Delaunay, entomologiste au service de parasitologie du CHU de Nice. Le plus dur à gérer n’est pas la question médicale, d’autant que les punaises ne transmettent aucune maladie, mais bien le tabou qui entoure ces affreuses bestioles terriblement anxiogènes. Principal handicap: «Elles sont faussement associées à un problème d’hygiène», poursuit le scientifique. Du coup, beaucoup de personnes n’osent pas en parler jusqu’à ce que le problème devienne ingérable.

Les punaises de lit sont réapparues il y a une quinzaine d’années, d’abord aux États-Unis et au Canada, puis en Australie. Maintenant, elles sont en train de recoloniser l’Europe en général et la France en particulier. «Elles n’ont jamais été éradiquées, mais elles ont fait partie des victimes collatérales à l’époque où le DDT était largement utilisé, notamment pour lutter contre les cafards», précise Pascal Delaunay. L’interdiction du pesticide et l’accroissement des échanges internationaux avec les pays tropicaux, où l’animal n’a jamais disparu, ont permis son grand retour. D’autant que ces petits insectes sont extrêmement résistants. Ils peuvent survivre un an à un an et demi sans se nourrir, cachés dans un bateau à fond de cale, dans de vieux meubles ou dans un recoin de cave ou de grenier.

Utilisation de chiens renifleurs

Une fois installée, la bestiole ne chôme pas. À la différence, par exemple, du moustique, les deux sexes sont piqueurs, les femelles pondent de 5 à 15 œufs par jour et jusqu’à 500 sur toute une vie. «Le cycle de vie s’avère dans un tout premier temps assez long à se mettre en place, mais après quelques semaines il engendre une importante descendance. C’est pendant le premier mois de contamination que les nuisances sont peu ou pas perçues par les habitants, mais lorsque le lien est fait entre les piqûres nocturnes et la présence des insectes, l’infestation est déjà très importante», précise encore Pascal Delaunay.

On trouve des punaises de lit chez des particuliers mais aussi dans tous les lieux publics très fréquentés: hôpitaux, maisons de retraite, centres thermaux… et bien sûr hôtels. Ils sont très nombreux à être concernés mais bien peu agissent préventivement. Pourtant des moyens de lutte existent qu’il s’agisse de pièges ou… de chiens renifleurs.

Les punaises de lit ont une odeur très identifiable pour ces canidés. Pour le moment, on ne trouve que trois chiens renifleurs sur notre territoire, tous trois dressés aux États-Unis avec des milliers d’heures d’entraînement. L’un travaille avec Pascal Delaunay, un autre est à Toulouse et le troisième à Paris. «Je fais trois à quatre interventions par semaine», raconte Julie Gaultier, sa propriétaire, qui a créé son entreprise (Dogscan) en juillet 2011. «Et si je donne des conseils, mon entreprise ne fait aucun traitement insecticide pour éviter tout conflit d’intérêts», ajoute-t-elle. Des traitements qui sont longs et très coûteux, surtout si l’on tarde à intervenir.

Lutte mécanique et chimique

La première étape passe par une lutte mécanique: nettoyage extrêmement minutieux des pièces de l’habitation, notamment les lits et tout ce qui se trouve autour, et lavage à chaud (60 °C au minimum) ou congélation durant trois jours du linge et des vêtements délicats. Ce n’est qu’après cette étape qu’il faut désinsectiser chimiquement et à bon escient. «On voit en effet apparaître de plus en plus de résistance», avertit Pascal Delaunay, qui va prochainement participer à un groupe de travail sur les punaises de lit mis en place par le Centre national d’expertise sur les vecteurs (Cnev) rattaché aux ministères de la Santé et de l’Agriculture. La guerre est déclarée.

DogScan dans l’article original du Figaro.